mardi 10 juillet 2007

L'AMOUR A LA MAURITANIENNE....
Que les romantiques s’éloignent tout de suite…en Mauritanie, il y a peu ou pas de coup de foudre, ni d’amour comme dans les romans..il n’y en a nulle part ailleurs me direz vous, mais ici, encor e moins…il y a tellement de calculs à faire avant de se permettre d’aimer quelqu’un que l’amour en perd toute sa folie, sa surprise, son bonheur, enfin ce qui fait que l’amour est l’amour quoi…
Il faut dans 50% des cas que le jeune élu soit de la même tribu, ou pour le reste tribalement correct (un zawi pour une zawiye, un 3arbi pour une 3arbie, …), aisé financièrement (première question des la7la7t curieuses sera « yechetgal vach » ou travaille t il, ou encore la célèbre « 3andou chi » a-t-il quelque chose ?)…
Et puis il y a tous les calculs qui pourrissent la vie de tant de jeunes filles. Si le jeune homme est de bonne famille (facteur très très relatif...lol) enfin si il l’est d’une tribu mariable, il faut toujours et encore calculer : est ce qu’il ne faut pas de contacts physiques du tout, ou juste un baiser, ou aller un peu plus loin…certaines vous conseilleront « na3tilou 3an dhak nou3 ga3 ma yengbadhlek » montre lui que ce genre de choses, on ne te les fais pas, et d’autres diront « a7, dhaougilou 6eme kanek tekredih » fais lui gouter pour l’attraper, et certaines, plus libertines oseraient dire « etwenssi ma3 7ate, rajel 7ajeltilou chi matel ya7rek 3anek : flirte avec lui car un homme ( qui s’est rappelé de quelque chose lol) excité ne te quittera pas.
Souvent donc, les filles ne savent comment agir…des envies, elles en ont, comme toutes les femmes, des pulsions, oui…mais comment les assouvir sans pour autant craindre pour sa réputation. Il faut ici dire que la religion revient peu dans ce genre de discussions de jeunes femmes …on a peur que ca se sache, que le monsieur le dise, peur d’être vue, peur de souiller sa réputation ou celle de sa famille,…mais on parle peu de crainte de foudres divines….
Les filles ici ont trouvé la solution qui se résume en 1 mot : APPARTEMENT. Désormais, beaucoup de jeunes filles et une majorité de jeunes hommes disposent de cette habitation secondaire, ou, l’on peut s’enfermer, et comme par miracle faire disparaître toutes les chaines de la société. Les filles peuvent y emmener qui elles veulent, particulièrement les partenaires de flirt, s’y déshabiller, et comme on dit en banlieue parisienne « se lâcher ». certaines filles s’y retrouvent avec des amis pour boire un verre (mais nous somme loin d’être e un peuple de modération) , fumer,…on y fait en fait tout ce que l’on ne peut faire ailleurs …de l’acte le plus banale comme fêter l’anniversaire d’un ami à celui le plus grave (par grave j’entends important) l’acte sexuel.
Comment font elles pour louer ces résidences secondaires…et bien, il y a tous ces vieux nouakchottois frustrés qui seraient capables de donner monts et merveilles pour juste apercevoir une paire de seins, ou le haut d’une cuisse….qui y emmènent elle ? Tous ceux avec lesquels elles ne veulent pas être vues en public…
En aucun cas, je ne prends partie…mais j’aimerais avoir vos avis sur la question des appartements …à encourager ou à bannir ? Et puis honnêtement, appelons un chat un chat,…et (comme dirait une grande amie à moi) une chatte une chatte…jusqu’ou allez avant le mariage ? Jusqu’ou un flirt est il acceptable ( prière ici déviter les commentaires du genre un flirt est innacecptable parce que tout simplement c'est pas crédible)….ce sont des questions auxquelles les jeunes filles ici n’ont trouvent pas de réponses dans leur éducation, car on ne parle jamais de relations physiques…elles cherchent des réponses ailleurs, dans des modèles télévisés …peut être mais aussi et il faut l’admettre…les mauresques ont tellement d’imagination !!!

9 commentaires:

Yanis le R. a dit…

Salut Houda

C'est un plaisir de te lire et de lire une compatriote mauritanienne qui met les points sur les i, enfin.

Voilà, j'avoue, je suis un romantique quand je suis loin de ces blogs qui me rappellent ma chère Mauritanie livrée aux Roumouz El Vessad...

Je crois à l'amour et je revendique la liberté de pensée à mes soeurs ainsi que la même liberté offerte aux garçons de leur âge.

Tout ce que tu dis est vrai mais il existe des exceptions et ce sont ces exceptions qui font que l'avenir est prometteur si nous savons rester fermes et determinés à ne pas laisser la voie libre aux traditionnalistes dits "islamistes" et leurs dévots trop naïfs.

Courage et optimisme doivent être nos mots d'ordre devant les voix de l'obscurité et de la décadence.

Yan

houdasilvia a dit…

alors, ca c'est du scoop, yanis le revolutionnaire couve en fait yanis, le romantique, yanis le rêveur...
tu as raison de penser qu'il existe des exceptions, mais l edanger justement que ces exceptions soient marginalisées, qu'être normal, la norme si tu préfére devienne un modèle islamiste comme c'est le cas dans pas mal de sociétés arabes...ce que je voulais illustrer par cet ecrit c'est que les jeunes filles ici sont en crises existentielles!!! elles ne savent pas à quel saint se vouer, ni quel modèle suivre...le décalage avec les générations antérieures est enorme, les modeles etrangers sont inadaptés...

mais je t'avoue que, malgré tout, moi aussi, j'ose aussi croire encore en l'amour peut être que c'est difficile parce que différent ici , mais, la grande lectrice que je suis ne perd pas espoir.....En ce qui concerne la liberté...c'est mon oxygène.....
merci yanis
sur ce,

Anonyme a dit…

Bonjour,
Très bonne idée ce blog. Quoi dire pour le moment? J'ai pu constater comme étranger la véridicité de ce monde à part et très intéressant dans la nuit de Nouakchott......

Bisous à toutes les mauritaniennes
Le Nesrani :))

Anonyme a dit…

Bonjour,
idée excellente, parler des sujets tabous sur un blog peut aider a faire bouger les choses.

Les garçons souffrent de cette situation plus que les filles alors courage et bonne chance

Bill

l'apprenti poète a dit…

Il est ou, le temps où l'échange d'un Messwak était le summum de l'impudeur,
le temps n'a pas suspendu son vol quand on disait:dhehket senn et..

j'aimais mieux la Mauritanie de cette époque là.

Anonyme a dit…

l'apprenti poète,
je n'ai pas connu cete période, je ne peux donc la regretter..je suis née à l'époque des roumouz el vessad, je fais partie de la génération Maouuya....donc, elmesswak, oui c bien jolie, et même très romantique et pudique...je trouverais ca hyper mignon si un bonhomme me faisait ca...malheureusement ca n'arrive plus...
comme moi, tu as l'esprit poétique qui se veut pudique et s'interdit de parler sexe...on dit volupté et sensualité...mais ce n'est plus d'actualités...( ca rime enplus!!!)
"les jours s'en vont, je demeure" c'est un peu ça, les beaux jours du romantisme et de la galanterie s'en sont allés..mais les poètes et les romantiques sont encore là...heureusement...une goutte d'espoir dans un océan de désillusion...
HOUDASILVIA

Anonyme a dit…

Bravo Houda pour ce blog pimenté....Je ne manquerai pas de faire des contributions.

Anonyme a dit…

Lu sur CRIDEM

"Par ailleurs, une voiture anonyme a jeté dans une rue à Dar Naim près d'un passant une caisse qui contenait un bébé abandonné.

Une source sécuritaire a indiqué à l'AMI que le phénomène de rejet des enfants abandonnés dans la rue a augmenté de façon catastrophique ces derniers mois et que les services de la police multiplient les efforts pour en limiter les effets."

c'est la conséquence directe des appart et de la liberté de penser

Anonyme a dit…

La go, ca demarre bien ce blog. Je n'ai pas pu me retenir en lisant ce que l'un des intervenant/e decrivait comme une epoque "romatinque" des Misswaks car j'ai une mauvaise nouvelle pour lui/elle:
Ca toujours ete comme ca, pourquoi? parce qu'une societe qui invente le terme "Makhsour", a savoir, le mythe d'une grossesse etendue au-dela de la duree naturelle de 9 mois, cette societe a une longue histoire de promiscuite.

L'invention d'une telle norme pour legitimer une evidence: apres un rapport sexuel une femme tombera enceinte, ce qui n'etait pas rare a l'epoque ou notre societe nomadique voyait les maris et les peres de foyer quitter leur campement parfois pendant des annees.

Alors aucune nouveaute ici, ce qui nouveau c'est les moeurs sont de plus en plus moins lies a la calsse ou l'origine sociale comme ce fut le cas d'antant.