Une amie a partagé avec moi son histoire…je ne la remercierai jamais assez pour cette confiance, pour ce courage d’enfin parler des choses qui font mal, des blessures qui n’en finissent pas de la faire saigner…voici l’histoire de mon amie, voici l’histoire de tellement de femmes mauritaniennes, voici peut être votre histoire mesdemoiselles…
« A l’âge de 20 ans, je me suis trouvée mariée avec un homme, un cousin que je n’aimais pas. Pourtant, il etait charmant et etait assez aise financièrement pour m’offrir une vie confortable.
J’étais en deuxième année à l’université, et tout ce qui m’intéressait a l’époque c’etait tous sauf les études… Je rêvais bien sur, comme toute fille a cet age, de l’amour fou, du prince charmant, avec qui je passerais le reste de ma vie avec beaucoup d’amour, de bonheur, d’entente totale et de complicité. Je rêvais de vivre, de voyager, de m’amuser… bref de m’épanouir.
Il était frère musulman, ce qui est, je l’avoue haut et fort pour moi une qualité. J’admire ces hommes pour qui la religion a toujours une place importante. Pourtant, je n’ai jamais ressenti que nous étions proches, ni dans les ambitions, ni dans l’esprit. Je suis quelqu’un qui croit que chaque jour qui se lève est un don de Dieu, qu’il faut le vivre pleinement. Et lui, il ne vivait que pour une chose, l’attente de la vie de l’au-delà.
Je suis assez tolérante pour saisir et m’adapter au mode de vie de chacun, cependant je crois fort que j’ai le droit de choisir le mode de vie qui me convient. Lui semblait toujours être sur que son mode de vie devait être le mien, comme si, me marier voulait dire forcément que je devais devenir ce qu’il voulait que je devienne, que je devais comme par miracle devenir la femme dont lui il rêvait..et surtout que cette transformation devait me ravir, puisqu’elle satisfaisait mon mari !!
« A l’âge de 20 ans, je me suis trouvée mariée avec un homme, un cousin que je n’aimais pas. Pourtant, il etait charmant et etait assez aise financièrement pour m’offrir une vie confortable.
J’étais en deuxième année à l’université, et tout ce qui m’intéressait a l’époque c’etait tous sauf les études… Je rêvais bien sur, comme toute fille a cet age, de l’amour fou, du prince charmant, avec qui je passerais le reste de ma vie avec beaucoup d’amour, de bonheur, d’entente totale et de complicité. Je rêvais de vivre, de voyager, de m’amuser… bref de m’épanouir.
Il était frère musulman, ce qui est, je l’avoue haut et fort pour moi une qualité. J’admire ces hommes pour qui la religion a toujours une place importante. Pourtant, je n’ai jamais ressenti que nous étions proches, ni dans les ambitions, ni dans l’esprit. Je suis quelqu’un qui croit que chaque jour qui se lève est un don de Dieu, qu’il faut le vivre pleinement. Et lui, il ne vivait que pour une chose, l’attente de la vie de l’au-delà.
Je suis assez tolérante pour saisir et m’adapter au mode de vie de chacun, cependant je crois fort que j’ai le droit de choisir le mode de vie qui me convient. Lui semblait toujours être sur que son mode de vie devait être le mien, comme si, me marier voulait dire forcément que je devais devenir ce qu’il voulait que je devienne, que je devais comme par miracle devenir la femme dont lui il rêvait..et surtout que cette transformation devait me ravir, puisqu’elle satisfaisait mon mari !!
Ce mariage a duré un an, une année pendant lequel, je ne cessais de penser à cette personne que j’ai rencontre trois mois avant mon mariage, ...c’etait le coup de foudre comme on dit. Bien sur, ma famille n’en savait rien, j’avais rencontré l’homme que je pensais être l’homme de ma vie, j’étais amoureuse et je devais abandonner tout ça parce que « ould 3ami raved hemi » parce que se marier avec un cousin est vu ici comme une chance incroyable. Même mes amies qui me connaissaient disaient « yemi lahi ichedek ould 3amek, idor icha3che3k, idor ye7tarmek,… » Toutes m’enviaient quelque part…
Je vivais l’enfer en silence…d’un côté mon amour perdu, de l’autre, l’homme avec qui soi disant je devais construire un foyer, une vie, et pour qui je n’éprouvais que des sentiments de respect et un minimum d’affection. Je n’ai cessé de demander le divorce, mais de manière toujours difficile, parce que je n’avais rien à lui reprocher, à part le fait qu’il n’était pas l’homme que j’avais choisi !! Ma famille, ma mère et mes sœurs ne comprenaient pas « ane echyave e3lih »…
La soirée de mes noces etait horrible, vous imaginez ! Je me revois en train de pleurer dans cette ambiance de joie et de bonheur… des larmes que beaucoup pensaient être des larmes de crocodiles...bien au contraire!! se retrouver dans une chambre qui est sensée être une chambre nuptiale, avoir la peur au ventre…face à cet inconnu, qui a légalement le droit de violer mon intimité, ma virginité. J’ai esquivé comme j’ai pu ce moment, cet instant…Dieu sait à quel point j’ai essayé d’éviter que sa peau touche la mienne...c’était peine perdue bien sur, puisque légalement, devant Dieu et les hommes, il m’avait choisi comme épouse…il avait donc le droit de me posséder…l’empêcher de le faire est un pêché…j’étais complètement perdue et déroutée, mais vue que ma cause était désespérée, je finis par céder et par le laisser faire…le plaisir qu’il semblait prendre me dégoutais, parce que ce n’était absolument pas un plaisir partagé…je me disais…Alors c’est ça faire l’amour…mais c’est horrible !!!
J’étais livrée à un homme qui voyait la femme comme un objet qui lui appartient comme un jouet, un objet voilée, à servir au foyer, à distraire ses besoins que je me permets de qualifier de bestiaux. Une femme ninja. Il m’a demandé de porter le « khimar », a noter que je suis déjà issue d’une famille conservatrice, mais jamais au point de devenir une femme ninja : j’étais psychologiquement paralyse tout simplement parce que personne ne semblait comprendre dans ce pays mes peurs et mon mal. Il fallait se montrer heureuse même si je ne l’étais pas, il fallait pleurer en silence et surtout loin des yeux. De toute façon personne ne se doute qu’une femme peut verser des larmes pour un homme qui n’est pas son mari légal.
Ce qui est bizarre c’est que les hommes subissent parfois les mêmes pressions, mais cela ne les engage a rien...si un homme épouse sa cousine, il fait plaisir à ses parents, à côté, il sort de gauche a droite comme on dit ici, il drague ici et la selon ses envies et ses besoins. En bref, il arrive toujours à trouver son compte et a s’épanouir sans que ce mariage cousinal ne lui pose de problème. Même si il est vu comme un chebib metba3rass c’est tout point. C’est totalement autre chose pour la fille.
Est ce juste ? Non et je ne pense pas que qui ce soit puisse dire le contraire.
J’en suis arrivée au point d’en avoir ras le bol de la vie, puis j’ai fini par me rendre compte qu’on ne vit qu’une fois et que le bonheur s’acquiert. J’ai divorcé et j’ai fini par obtenir ma liberté de femme, au moins celle de pouvoir choisir l’homme de ma vie. J’ai depuis vécu beaucoup de bons et mauvais passages, des saisons chaudes et des averses…mais au moins je sais que c’est moi qui les ait choisi et croyez moi il n’y a rien de mieux.
Tout ça pour dire, les filles, ne vous précipitez pas…ne soyez pas obnubilées par l’idée de se marier et de se marier a tout prix, parce que cette société nous l’impose. N’oubliez pas qu’au bout du compte, c’est une « gessme ». Ayez donc le courage et la patience de contribuer à la tournure que prendra votre destin. Ne vous mariez que par choix, par amour, avec une personne avec laquelle vous pensez pouvoir vivre…ne vous mariez pas pour votre famille ou pour votre tribu...au final c’est vous qui payez le prix fort...Que votre choix soit bon ou mauvais, au moins vous pourrez l’assumer. Faites en sorte de pouvoir vous couchez chaque soir en disant, mariées ou pas, que le choix est le votre, que votre destin est le votre, que c’est votre vie, vos ambitions, vos personnalités, votre histoire et vos rêves…..pas ceux de vos familles ou de vos tribus…
J’espère que les femmes et les hommes qui liront ce posting comprendront la portée du message de mon amie…
Merci