vendredi 24 août 2007

S'il pleuvait des larmes...


"S'il pleuvait des larmes
Lorsque meurt un amour
S'il pleuvait des larmes
Lorsque des cœurs sont lourds

Sur la terre entière
Pendant quarante jours
Des larmes amères
Engloutiraient les tours

S'il pleuvait des larmes
Lorsque meurt un enfant
S'il pleuvait des larmes
Au rire des méchants

Sur la terre entière
En flots gris et glacés
Des larmes amères
Rouleraient le passé

S'il pleuvait des larmes
Quand on tue les cœurs purs
S'il pleuvait des larmes
Quand on crève sous les murs

Sur la terre entière
Il y aurait déluge
Des larmes amères
Des coupables et des juges

S'il pleuvait des larmes
Chaque fois que la mort
Brandissant ses armes
Fait sauter des décors

Sur la terre entière
Il n'y aurait plus rien
Qu'les larmes amères
Des deuils et du destin."

Boris Vian




Lecteur,
Alors aujourd’hui, ma bonne humeur habituelle n’est plus que cendres. Mon humour plus ou moins incompréhensible s’en est allé. Ma joie, je l’ai troqué contre une profonde mélancolie et amertume. Voila, c’est pour t’avertir, lecteur, qu’aujourd’hui au diable mon romantisme, mon esprit fleur bleue, mes rêveries. Aujourd’hui j’ai les pieds (grands pieds 39) bien sur terre. Et je t’écris pour râler. Moi aussi, j’ai le droit de râler. Tout le monde ne fait que ça à longueur de journée. Râler, se plaindre, geindre,.
Les populations se plaignent de la hausse de prix, de la cherté de la vie. Le sol mauritanien se plaint, en accord avec les plantes du manque d’eau du trop plein d'eau, des ordures jetées. Les animaux se plaignent des mauvais soins (les humains aussi…). Le gouvernement (que je ne devrais peut être pas cité après les animaux) se plaint de l’état de délabrement dans lequel il a trouvé l’économie et le pays. Mauritel et Mattel râlent parce que Chinguittel est une supercherie évidente et une concurrence déloyale. Ely se plaint parce qu’il n’est pas sur de gagner la star academy des présidents démocratiques (oui oui, c’est pour faire avancer l’Afrique, l’Afrique politic academy de Mo Ibrahim, le plus mieux (lol) des présidents sera nominé et pourra enregistrer un album...Euh non, pourra mettre 5 millions de dollars dans sa ou ses poches).

Seule une personne ne semble pas se plaindre. Sidioca. Le président qui rassure. Enfin qui se rassure beaucoup lui-même. Bon tu me diras lecteur, c’est un peu normal, il est président, il n’a pas à se plaindre. Pour un retraité, il habite une superbe maison (que j’ai toujours pensé et que je pense toujours hanté par des gens de la brousse), il est conduit dans de superbes voitures, il rencontre des gens intéressants, il voyage. Madame s’occupe, avec fondation (œuvre caritative ou machine à sou). Les enfants vont bien. Alors lui en bon marabout, il peut vaquer à ses occupations spirituelles.

Les journalistes se plaignent de la liberté d’expression qu’ils ont pourtant tant voulue. Il y en a un de journaliste qui s’est fait taper dessus par les gardes du corps de Zorro. C’est vraiment triste. Mais pourquoi Zorro a-t-il des gardes du corps ? Eux aussi doivent bien se plaindre de quelque chose…c’est sûr. Zorro a-t-il peur d’être assourdi de paparazzis, ou a d’être attaqué par une fan enflammée qui se jetterait sur son smoking pour avoir un autographe,…peut être tout simplement a-t-il peur des gens qui l’ont soutenu et qui il a fait pas mal de promesses qu’il ne tiendra pas…

L’opposition se plaint de ne pas être partie prenante ou actrice dans les nouvelles politiques. Elle râle parce qu’elle a enfin ce qu’elle veut une assemblée nationale démocratiquement élue…les nouakchottois se plaignent parce que le maire ne nous a fait ni des pistes de salsa gigantesque ni des mosquées faramineuses…
Les pauvres se plaignent des gens qui se sont enrichis avec la drogue. Les riches râlent parce des gens plus riches qu’eux ne sont pas dérangés, sont comme intouchables, alors qu’eux, pauvres parmi les riches sont attaqués à tort ou à raison.
Les jeunes se plaignent de l’ennui, du manque d’activités, les taxis du prix du gasoil qui grimpent, du non respect des règles de conduite des bus et des ânes qui eux aussi se plaignent parce qu’on ne les respecte pas alors qu’ils se tapent le sale boulot. Les livres se plaignent de ne plus être lus, les amoureux de ne pas être aimés, les kleenex de ne pas être utilisés ( par tous ces gens qui se mouchent dans leurs mains ou sur un mur), les verres de thé d’être abuser dans les ministères.

Les hommes se plaignent des femmes, toutes devenues des péripatéticiennes, toutes pareilles, toutes menteuses, toutes vicieuses, toutes profiteuses, toutes hypocrites. Comme on dit assel ba3d embibe. Les femmes aussi se plaignent de ces hommes qui ne cherchent plus que le physique, du manque de sentiments, de l’absence de l’ange du mariage, des menteurs, des arnaqueurs des faux mecha3chi3n, des vrais emkhaziye, ….

Alors, à moi de me plaindre. Et oui, pourquoi pas ? N’y ai-je pas le droit, à ce plaisir, à ce délice même. Le râle, le coup de gueule. Cette attitude très infantile de dire rien ne va, de se larmoyer, de pleurer son sort en enviant celui des autres (qui n’est d’ailleurs pas bien meilleur, et qui eux aussi se plaignent). A moi de me faire très égoïstement plaisir. De quoi pourrais-je me plaindre….la bonté divine m’a toujours entourée. Je n’en remercierais jamais assez, tout simplement parce qu’on ne remercie jamais assez Dieu. M’enfin, ça, c’est entre mon Dieu et moi, nous avons une relation très particulière sur laquelle je reviendrais un jour pour toi lecteur.

Je ne me plaindrais pas de toi lecteur, dans mon imaginaire, du moins, tu es indulgent, généreux et critique. Non, je me plaindrais plutôt de tous ces gens à qui on s’ouvre, à qui on donne sans rien attendre en retour si ce n’est de la sincérité et qui usent et abusent de la relation, par du faux, du superficiel et du conformisme.
Je crierai haut et fort à qui veut l’entendre qu’une femme ouverte d’esprit n’a pas les jambes écartées.
Je me plaindrais du manque de littérature, du trop plein d’exercice d e style, je râlerais parce que Verlaine et Simone de Beauvoir n’ont pas vécu à la même époque que moi. Je me plaindrais du manque d’originalité de beaucoup de mes compatriotes. Je me plaindrais de cette éducation qui fait de la femme un objet faible et fragile, sans esprit ni existence si ce n’est pour un usage exclusivement masculin.
Je me plaindrais aussi de ces trafiquants de drogues qui ont fait de ma terre une plate forme pour leurs négoces, avec l’aide de gens d’en haut (dont je me plains aussi d’ailleurs). Si au moins nous les consommions ces drogues (non, lecteur, je ne me shoote pas) ou que nous faisions bonne usage de leurs bénéfices !

Je me plaindrais de cette police qui fait tout sauf son travail, qui crée des embouteillages, et fait un salut militaire lorsque du conducteur elle a déjà soutiré de quoi faire un verre de thé. je m’énerve aussi quand je vois tous ces fournisseurs qui surfacturent du matériel de mauvaise qualité aux ministères et administrations et qui se font un argent fou et sale au frais de la Reine Mauritanie. Je me plaindrais aussi de tous ces gens, véritables éoliennes politiques, qui tournent, selon les vents, leurs vestes…
Je me plaindrais de tous ces préjugés que je cultive pourtant. Je me plaindrais de tribus qui ne veulent pus rien dire aujourd’hui mais que pourtant nous continuons à utiliser comme base identitaire.
Je me plaindrais enfin, d’avoir tellement de choses sur lesquelles j’ai envie de me plaindre. …
merci

mardi 21 août 2007

images d'un mariage

lecteur,
alors que l'ouragan dean frappe déjà le Mexique, ici, sur le blog, le cyclone momo ( "le probème carinéen") a encore frappé! voici pour toi, lecteur, une contribution que j'ai jugé intéressante et pertinente...il décrit avec beaucoup de justesse et d'humour des réalités certaines...des vérités qui illustrent une des principales tares de notre société: le superficiel....bonne lecture, et à très bientôt....
Le mariage est un moment très important dans la vie des mariés, leurs familles et amis. C’est aussi un moment important de la vie des nouakchottois, dont beaucoup n’ont comme divertissement que la3rass ou ils sont ou ne sont pas invités.
Mais qu'en est-il de cérémonies célébrant cet événement ? En Mauritanie la cérémonie du mariage est devenue tout simplement n'importe quoi ! Désolé pour les fans de Baudelaire et adorateurs de Victor Hugo, je ne trouve pas mieux comme terme. Cette cérémonie, censée exprimer la joie toute naturelle de familles, est devenue à Nouakchott un véritable "espace de médiocrité sociale" regroupant tout ce qui est détestable ici : hypocrisie, fourberie, fumisterie, fausse timidité, vraie provocation, etc.

D’abord on ne fait plus une cérémonie mais plusieurs. Il y a la cérémonie dite religieuse « el 3agd » à laquelle on fait venir maintenant tous les griots possibles. Suit « el marwa7 », ou l’heureux élu apparaît enfin possédant le nouveau jouet qu’il a acheté ( son épouse), la tenant bien fort, devant des yeux de filles dégoulinant de jalousie et des yeux d’hommes amusés. Cette accolade symbolique ( ou épaulade) ressemble presque aux mariage occidentaux ou on dit « you may kiss the bride » ( vous pouvez embrasser la mariée)..lol à la place d’un baiser langoureux, la jeune femme a le droit a une prise d’épaule par-dessus son voile noir et son visage couvert, comme si si il l'a lachait elle risquait de s'envoler...mais y pas de risque,elle a 4 kilos sur la tête, 7 ou 8 sur les poignets et les doigts, le visage couvert et un voile d'une odeur enivrante...
Vient ensuite, quand on est issu des bons milieux (c’est de l’ironie bien sur) une flopée d’invitations « nedwiyat » des amis et familles amies des mariés. Toutes ces invitations ou il faut venir pour paraître, apparaître sous son meilleur jour, un jour différent de celui d’hier, mais un jour ou il faut être sur son 31, ou son 42. Il faut nourrir la conversation. Il fau qu’ondise des femmes eflane chebibe mechallah, dhe labsse kneybe wala soie ? E7foule men leyagout. Et qu’on dise de tel homme. Hadhe flan, hagalla, je men elkharej, mecha3cha3 ba3d kivet chi, yemi ella kharssi dhe terki, enti adhrek ma chefti wetou ? …
Ceux à qui ces cérémonies sont les avantageuses sont forcément les griots (je ne dis pas artiste parce que je ne les considère pas tous comme des artistes) et l’univers qui les accompagne. Mais aussi les gérants de leiux ou les mariages sont organisés, que ce soit Mauricom et consort ou les appartements ou finissent par atterir les mariés et leurs amis.

La cérémonie :
La cérémonie commence par l'arrivée des invités, toujours en retard bien sur, en Mauritanie être à l'heure est synonyme de faiblesse, de manque de caractère (di3v chakhsiye). Donc je disais que la cérémonie est prévue à 20h, donc les gens commencent leur arrivée à 23h pour les plus ponctuels. Commence alors le défilé de marques de voiles, de rouge a lèvres, de sacs et de chaussures. Chaque femme utilise le chemin le plus tortueux avant de s’asseoir car l’objectif n’est pas d’arriver à sa place discretment mais au contraire de permettre aux autres de la voir, de la désirer et plus si affinités. En gros elle se dit "je viens de dépenser 100 000 UM uniquement pour cette soirée alors regarder moi bande de cons !", alors elle aime bien arriver accompagnée, histoire de se faire remarquer, et saluer tout le monde, même les gens qu’elle ne connaît pas, afin de devoir à chaque fois, se baisser, sourir, faire tomber comme par hasard son voile….c’est presque une danse culturelle…

Les femmes et les hommes sont installés de deux cotés de la place et en ordre de bataille pour que commence un véritable face à face quelques heures durant (comme dans les films western !). parce que dans ces cérémonies, tous se passe dans le regard ! les hommes et les femmes ne peuvent souvent pas se parler directement ( à moins de sortir et de se retrouver dans l’ombre d’un mur, ou sous les lumières discrètes d’une voiture). Les hommes clignent de l’œil, les femmes sourient, les hommes scrutent déscrutent rescrutent, les filles jouent tantôt l’indifférente, tantôt la timide, tantôt la vicieuse….Je vous donne quelques indices pour comprendre le comportement des uns et des autres, c'est un sociologue bien de chez nous - un véritable la7la7 - qui me l'a dit. Prenons l'exemple d'un gars et d'une fille normaux d'un mariage tout à fait banal à Nouakchott.

- Le gars, a la moustache PRDSienne, qui n'arrête pas de griller clope sur clope est en train de mijoter un projet - pas pour détourner de l'argent ça c'est la journée - mais pour éviter de rentrer bredouille. Il vient de jeter son dévolu sur une petite fille toute fraîche bien encadrée par la tente au physique de SUMO (les lutteurs japonais) et la grande sœur qui n'arrête pas de tripoter son téléphone car elle n'a pas encore croisé les "yeux désireux" (putain ! le dernier Kneiba, la coiffeuse, le parfum à 100 euros, tout ça pour ça et même pas un clin d'oeil, l'oeil c’est ça ! ça ne peut être que ça, c'est le mauvaise oeil !). Revenons a notre Staline nationale qui fume de plus en plus - en insultant les clopes surtout les nouvelles Marlboro archi-nuls - Il réfléchit au moyen de trouver le numéro de téléphone de cette fille qui lui semble tout droit sortie d’une émission de Rotana.

- La Fille – une autre fille - n'arrête pas de téléphoner et de rigoler. En fait elle est entrain d'appeler le 444 et consulte une boite vocale désespérément vide, mais il faut bien noyer son chagrin quelque part et éviter de regarder vers cette bande de cons qui n'ont d'yeux que pour cette autre fille qui danse, comme Nancy 3ajram, qui tourne et de se déhanche. "Oh la la !! La concurrence est rude ce soir, et dire que je préparais depuis quelques jours cette sortie, je me suis même séparée de mon copain après une véritable relation qui à duré plus d’une semaine, que je suis bête. En plus entre les hommes mariés et les gamins boutonneux il n'y a plus personne, il n'y a plus de célibataires de plus de 20 ans dans cette maudite ville ?"

Arrivée des mariés

Arrive ensuite les mariés dans une cacophonie indescriptible et un désordre à donner le tournis a nos parlementaires champions du monde de cet art. L’heureux, enfin le fatigué, époux serre très fort l'heureuse, et usée femme toute en noir vêtue. Puis le "Sinbit" (garçon d'honneur ou quelque chose de ce genre) et bien à coté de son ami entrain de distribuer les sourires à gauche à droite. Sinbit est un phénomène à part, c'est censé être le meilleur copain du marié en général c'est le plus "marrant" et le plus expérimenté dans la chose sociale. Son rôle consiste justement a se mettre a coté du mari pour la camera, répondre aux assauts verbaux de femmes et la en général il a besoin de tout son humour, car un sinbit sans humour est un plat sans sel. Je n'ai jamais occupé cette fonction tant convoitée, probablement l'attribut humour me fait défaut, mais j'ai assisté à de véritables batailles pour celui qui aura l'honneur de rentrer sur scène à coté du marié. J'ai assisté même à un Sinbit qui ne connaissait le marié que depuis deux jours. Faudra que le gouvernement dans son plan de formation professionnel pense a professionnaliser cette tache (de cette maniere on pourra dans le futur commander des Sinbit sur mesure, avec des options).

La troupe

Autre phénomène qui a toujours attiré mon attention dans les mariages, c'est le groupe de personnes, légèrement efféminé, disons-le, qui entoure les griots (on les appelle « gordiguenat » dans le jargon local). Leur rôle consiste à mettre l'ambiance quand celle-ci baisse. Ils font partie du décor, ils applaudissent, saluent tout le monde et avec le prénom, encourage les danseuses, chantent les louanges et se dispute l'argent quand celui-ci commence à pleuvoir. Ils jouent aussi le rôle d'annuaire téléphonique ambulant. Le gars à la moustache de tout à l'heure va glisser probablement quelques billets à l'un d'eux pour lui chercher le numéro de téléphone de la petite. Je me suis toujours posé la question par rapport à eux : est ce un métier, une passion, une vocation ? Si quelqu'un parmi vous pourra m'expliquer ce phénomène je lui serait reconnaissant ! J’aimerais savoir a quand remonte ce phénomène, je ne pense pas qu’il existait dans notre société dans le passé, au moins que je me trompe. Il y a avait un fameux membre de ce groupe (ou secte, enfin je ne sais pas comment les appeler) qui s’appelle « Mousse w Rgess » (suce et danse), qui était un personnage incontournable des mariages nouakchottois, je ne sais pas s’il fait toujours partie de ce groupe ?!

La musique

La musique, en générale bonne mais assourdissante, est là pour mettre l'ambiance et donner l'occasion aux femmes de montrer par le mouvement leur capitale de sensibilité, de féminité, de grâce devant des hommes complètement accroché -que dis-je ?- scotchés à des zones que je n'ose nommer ici mais que vous avez tous deviné !. Alors il y à de règles très compliquées à respecter, on dirait la théorie de relativité générale d'Enstien, quand une femme rentre, il faudra que ses cousines et amies rentrent après pour l'encourager, et comme chacune de cousines à probablement un cousine ou une amie, cette dernière doit à son tour rentrer, et ...ainsi de suite, on dirait un cours de reproduction de terminale D. La scène, « el merja3 », se trouve envahit par une foule de Kneibardes (porteuses de Kneiba – c’est nouveau). Les danses ont évolué au fil des années. La musique aussi. La musique est beaucoup plus électrique. Les danses idem. Il n’est plus question de faire du surplace sur une musique de corde (tidinit ou ardin). Maintenant, les danseuses, mélangent danses arabes au niveau des hanches, smurf au niveau des bars et du dos, ragga au niveau du derrière….enfin tout bouge et de manière presque obscène !
Vers la fin, c'est le tour des copains du marié de faire leurs preuves, bien que nous ayons de bons danseurs mais il faut avouer qu'en général les copains ne sont pas de John Travolta encore moins des Soueid Amar (ce gars a révolutionné la danse mauritanienne…enfin c’est ce qu’on dit). Ils font tous semblant de refuser de danser alors qu'ils crèvent d'envie de laisser libre à leurs mouvements ! En général des les premiers pas on se rend compte de la catastrophe : entre les pas de rock des uns, les mouvements d'un footballeur avant un penalty des autres, la scène se transforme à un véritable champ « d’agression artistiques »… En tous cas pour la « majorité statique » (celles et ceux qui ne dansent pas), c’est un pur moment de bonheur (une véritable comédie en direct live)

Epilogue


Les convives commencent à partir, reste alors les mariés et leurs amis, le Sinbit, spécialiste en stratégie militaire, particulièrement le retrait des troupes a élaboré un scénario diabolique pour la fuite des mariés, Il ne faut pas qu’ils soient dérangés par les copines de l’épouse. Donc on bloque la circulation, et le Sinbit, qui est un peu Michael Schumacher à ses heures perdues, prend la fuite avec la grosse cylindré vers Keur Macene (version officielle), alors qu’en fait il va dans un appart à 400 mètres du lieu de mariage. C’est bien sur un secret jalousement gardé, mais dont tout le monde est au courant (qui a parlé de Polichinelle ?). Donc, une heure plus tard, une autre bataille commence a la porte de l’appartement, bataille dont l’objectif est de nouer de nouvelles relations entres ILS et ELLES. C’est somme toute une histoire banale, la réécriture mauritanienne – éternellement réitérée - d’un fameux roman intitulée « liaisons dangereuses »

mardi 14 août 2007

sex intention

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
0 bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie
0 le chant de la pluie

Verlaine dans Romances sans paroles

Un magnifique poème. La pluie, l’eau...Certains prient pour qu’il en tombe des cordes, sont ravies au bruit d’un tonnerre annonçant son arrivée, sa force même. D’autres, ailleurs la déteste, la pluie. J’ai toujours associé, dans mon imaginaire la tombée de la pluie à la mélancolie, la tristesse, le gris, le blues, des vers de poésie symboliste. Mais d’un autre côté, j’ai appris à l’aimer, je sais combien elle est un heureux événement pour beaucoup. Je la veux surement autant que Sidioca, mais pas pour les mêmes raisons. Lui, c’est je suppose, pour combler les autres manques, les autres coups de poisses (drogue, problème, d’eau et d’électricité, retour des réfugiés toujours pas de retour…) que les RFDistes disent dus à « tazabout » Ould Daddah…lol (mais bon, Ould Daddah semble lui-même être mouzabi, donc…) : il fallait donc au moins quelque chose de positif à cette année, au moins de la bonne pluie. L’inondation de ces pauvres tintanois ou tintanais en est la preuve concrète.

Tout ca pour te dire quelle personne bizarre je suis, quelle schizophrène je peux être…enfin je veux lecteur que tu comprennes que chez moi, il n’y a rien comprendre. Je me suis faite à l’idée que j’étais simplement complexe, bizarrement ordinaire. J’espère que tu n’es pas déçu, que tu ne voyais pas à travers mes mots mal alignés un talent quelconque, un art aussi futile soit il, une femme extraordinaire que je ne suis pas en vérité. Les mots sont ma manière à moi de soigner mon mal le plus douloureux, à savoir ma normalité. C’est une thérapie, une thérapie à laquelle tu participes…

Bon trêve de questionnement intérieur…je parle de pluie, de saison attendue, d’humidité pour en réalité en arriver au sujet du jour, à savoir la sexualité (certains verront un lien, d’autres diront sans transition….désolée, je suis désorganisée dans ma tête, et on ne se refait pas !)

Le sexe. Ah quel sujet ! Vaste, dense, profond, plein de mystères et de sensations (je parle toujours du sujet). Le sexe est tabou : jusque là rien de bien nouveau ! Ce tabouisme (nom relatif à une chose tabou, l’académie française devrait vraiment envisager de me recruter...lol) est visible même au travers de la sémantique. On dit « lilou, lilhe, dheli 3andou dhe li 3andehe », le sien, la sienne, ce qu’il ou elle a...Pour ne pas dire pénis ou vagin. On va même jusqu’à dire « dhe li a36ah moulane » ce que Dieu lui a donné…7achah, on lui doit beaucoup plus que ça !
Le reste des termes pour nommer les organes génitaux sont à la limite de la vulgarité, c’est pour ça que je ne les dirais pas, la vulgarité m’insupporte (si si, je te jure). De toute façon, tu ne les connais que trop bien, tu les dis peut être pas tout haut parce que tu es un lecteur bien élevé (bon puisque tu insiste c’est 20 en anglais, en retirant le y final, et zut avec un b à la place du t...Vraiment parce que tu insistes !)

Jusqu’à un certain âge, on ignore presque leurs existences. La découverte se fait durant l’adolescence, au début des ennuis (poils, règles, et tous ces petits détails)...Découverte à travers son propre corps mais surtout à travers les autres. On se découvre une libido, des sensations, des excitations, des envies, que l’on garde pour soi (quand on est une fille bien sur).
L’absence de communication et l’ignorance de ces choses induit pas mal de jeunes demoiselles en erreur. Certaines pensent avoir perdues leur virginité sacrée juste au contact d’un corps masculin, d’un pénis par-dessus son habillement. D’autres pensent qu’une semi pénétration ne peut pas faire perdre la virginité et pensent l’hymen caché loin, comme une muraille de Chine dans leurs utérus que seul un mari désireux et une pénétration complète pourrait briser. Certaines pensent jouir parce qu’elles ressentent une certaine, comment dire humidité..d’autres pensent que quelques extractions corporelles sont synonyme d’éjaculation…on n’en parle jamais donc, chaque fille arrive avec ces petites idées préconçues dans un imaginaire pré pubère.
Alors on apprend sur le tas, au fur et à mesure des relations, des expériences et des récits. Forcément, le rapport avec la sexualité évolue lui aussi. On pense à ce moment là plus souvent au plaisir du partenaire qu’au sien, plaisir qu’on ne connaît pas le sien, et qu’on refoule lorsqu’il tente de faire surface, parce que le plaisir ici se conjugue rarement au féminin. Parce qu’avoir envie, c’est quelque part se donner, se donner c’est être prise, être prise c’est perdre le contrôle et enfin perdre le contrôle c’est être faible. Et la mauresque ne veut surtout pas être faible. On en revient cher lecteur aux rapports de force de dominant VS dominé qui régissent toutes les relations humaines en Mauritanie.

De plus, c’est l’homme qui doit prendre son pied (gauche ou droit peut importe) parce que c’est lui qui compte en réalité, c’est lui qui doit faiblir. Il faut que l’homme désire et surtout il faut qu’il agisse en conséquence (amour, mariage,…). Pendant ce temps, la femme (enfin, elles, enfin certaines d’entre elles pour être plus précise, on me reproche de généraliser) a une libido en mode veille. Comme un ordinateur, elle est allumée pour utilisation puis éteinte.
Lecteur beaucoup de jeunes filles flirtent avec un ou plusieurs partenaires. Peu y trouvent leurs comptes. Elles le font parce que tout le monde le fait, parce que l’homme le demande, le veut, parce que cela semble faire partie du jeu, parce que c’est interdit, donc tentant.

J’entends d’ici les echos des personnes très en colère qui diront que je pousse les jeunes filles vers les contacts physiques. Loin de moi cette intention. Si cela était mon objectif, il y a d’autres moyens de l’atteindre, un blog, en français n’est sûrement pas le manière adéquate.

Revenons à nos ne3aj du jour. Même au sein des couples mariés, la sexualité reste souvent un tabou. Elle est vécue de manière assez intéressante et intéressée. On fait l’amour parce que l’homme en a envie. Le sexe est masculin (c’est vrai grammaticalement en tout cas). Il arrive même que la femme utilise le sexe comme un outil, une arme. Le mari ne veut pas qu’elle aille à tel endroit ou ne veut pas lui acheter tel objet ( bijou, téléphone, voiture, selon les richesses et les désirs)…une partie de jambe en l’air et la question est réglée. Le premier rapport sexuel étant souvent un désastre, une charcuterie, les femmes n’y prennent pas beaucoup de plaisir. Elles souffrent de cette pénétration d’un corps étranger et nouveau tandis que Monsieur semble être à l’extase. De cet instant là ( instant T), se met en place ce système d’homme demandeur de sexe et de femme offrant contre intérêt ou garantis.
Entre femmes, il est bien vu de montrer un certain dégout, un désintérêt pour le sexe. De montrer que lui l’a tellement demandé, l’a tellement voulu et qu’elle comptait les moutons pendant l’ébat.

Les femmes vont donc parfois découvrir ailleurs la volupté, leurs sexualités...Ailleurs qu’avec leurs amants officiels, ailleurs qu’au foyer basé sur les liens sacrés du mariage (avec un cousin ou un homme que l’on respecte plus qu’on aime et qui par conséquent ne doit en aucun cas s’imaginer que l’on peut gémir de plaisir, ou avoir envie d’une certaine position). Certaines y prennent un malin plaisir, à voir ailleurs..D’autres femmes le vivent très mal. Mais le fait est là. On vit sa sexualité autrement, ailleurs que là ou on devrait…décidément, on ne fait rien comme tout le monde !

Certains diront ici, rajalle mahoum kivet le3leyatt, insinuant que les hommes ont plus d’envies. Mais nous avons tous deux des hormones, des désirs, des fantasmes ! la seule différence c'est que c'est normale pour les hommes de les assouvir et de les vivre, complétement déplacé pour une femme qui devient forcément une "slut", une seddare, une makhssouret akhbar.

Sexe…un mot qui sonne politiquement, éthiquement, socialement incorrect. Mot qui pourtant habitent nos corps, nos âmes, notre imaginaire, nos fantasmes…mot qui habite enfin notre capitale.

Merci
Ps : sex intentions est le titre d’un très bon film, une adaptation des liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos…à voir ou à revoir.

vendredi 10 août 2007

La chevelure...

Lecteur,

Comment te portes-tu ? A merveille, j’espère. De mon côté, pas mal…une ou deux désillusions, une ou deux découvertes…une bonne semaine quoi !
Aujourd’hui, j’ai décidé de te gâter. Je me suis dit que tu comptes vraiment pour moi, alors je vais te gâter. N’y vois pas d’arrière pensée. Je ne veux de toi ni mariage, ni argent, ni sortie de sederance. C’est vraiment te gâter pour te gâter, parce que tu es toi, et que tu me lis moi, enfin mes mois…

Une entrée :
Fumer tue. Le coca fait grossir. Une belle voiture rend beau. Pour être une jeune femme in, à la mode, il faut avoir des cheveux brushingés. Voila des vérités connues. Justement, chez la coiffeuse, se dévoilent les femmes, corps et âmes. Petite conversation féminine de la semaine à Tevragh Zeine dans un salon de coiffure justement. Nous allons appeler les trois filles qui discutent X, Y, Z, en ma présence bien sûr. Ceci est de la pure restitution.
- X : elbare7 emcheyt em3a 6avilat chor gasser echa3b, yemi vem 3ad ela etcha3chi3. Ejbaret evlan ou evlan ou evlan. Vlan 3adet 3andou range rover.
- Y : evlan mezal iji levlane ? Tfou bihe mecheyenehe
- Mariem (moi) : evlane mint evlane ?
- Z: 7atte yemi, kan chadehe evlane ou khalaha bih ella etba3risseha, ou vlan ga6a3n ella me7ajbalou, emkhalatou ema3 chi
- Mariem: lou kanet em7ajeballou i3oud chedhe
- X: men 3ynehe, vlan men elvoulaniyin ichidou ella emnat 3amehoum. Kan ijini wa7ed menhoum, vlan ould vlan, khaleglou nou3 men elvela7…offff, yeger wenass we emtine 3aynou
- Mariem: 7atte enti emtine 3aynek
- X: hahaha..ehééé ane ech nahi engoulkoum, evlane et3aresset elbare7…ya rabi la e7rametne, chedhe yemi wa7ed men ehel las palmas emlannn. Sadagha 8 millions. Galou 3anou mahou cheyne ou gari. Hadhe ba3d ya6an..evlane seddarre ma esselk menhe garss ve nouakchott.
- Y : 7ajeltni eb garss, yemi evlan emcheyt em3a chor appartemahou, ella men el3em. Ella kivet diyar ve filmat, salon enssara, beyet ergad i6ala3 tension bih zeyne ou taragi. Ba6 climatiseur ev kel eblassa, 7atta kouloir.
- Z : yemi vlan men eklik evlan ou evlan dhouk terket elkharej yemi. Yeger etfou bihoum, idor i3oud rag menek el wensse lemtinne.
- Y: ehhé. Yeger ella jenentou we emcheyt. Ewe entoume eress evlan echnahi nelbouss vih, en3adlou 3asser wala
- X : manalla, ane 3andi mele7fe men keynebe akher nekche ou lahi nelbess ella keneybe…
- Y : ekeynebo wallahi elle zeyne dhik elli vih fleurayat…dhak essa nahi etelven e3le dhak elekehel kan i6i7 menou chi….tfou bih houwe ouradou…

comme tu vois, nos discussions peuvent voler très haut...

Un plat :
Donc revenons à nos cheveux du jour. On va chez la coiffeuse pour se coiffer. Il faut bien « ne6lass la3rav » quand même ! Mais aussi, on y va pour se retrouver entre groupes d’amies. Une fois n’est pas coutume, je me suis retrouvée chez la coiffeuse, à attendre mon tour, en réfléchissant. Je me suis d’abord demandée dans ma petite tête si j’avais l’occasion de rencontrer sidioca (je l’appelle toujours comme ça, des mauvaises habitudes internetteuse), quelles seraient les trois questions, pas très politiques d’ailleurs, que je lui poserais ? J’ai fini par me mettre d’accord avec moi-même sur les trois questions suivantes
*** Sidioca, c’est quoi ton secret pour l’inactivité ? tu prends de l’atarax, du valium, tu fais du yoga ou tu casses des briques en secret (imagine la scène lecteur, sidioca reçoit AOD tout souriant, ils parlent de tout et de rien, de l’inondation de Tintane, de la conjoncture économique, des réfugiés, à la sortie de la salle, le directeur de cabinet l’attend avec des douzaines de briques que sidioca casse d’une main, comme dans les films de bruce li…lol)
***Sidioca, pourquoi tu tapes les gens quand tu les prends dans tes bras ? Vieux tics incontrôlés ou expression d’une violence refoulée ?
***Sidioca, c’est quand que la dernière fois que Madame et toi, vous avez…enfin tu vois, …vous avez fait semblant de faire des bébés sans que tes spermatozoides (arrête lecteur, bien sur que sidioca a des spermatozoides, et nobles en plus, ils viennent avec leur protocole qui les annoncent, comme il se doit, on parle d’un président quand même !) fécondent ses ovules (sans commentaire lecteur…) ca pourrait expliquer pas mal de choses.


C’est très étonnant quand même lecteur, ne trouves tu pas, on a eu pas mal de premières dames célèbres et comme magnifiées dans notre imaginaire. Bon c’est peut être les ragots, mais ces femmes dans l’esprit du mauritanien, sont des dominatrices, des manipulatrices, des femmes fortes et indestructibles. Sadia (Allah yare7amehe), Aiche Mint Tolbe faisaient la pluie et le beau temps (beaucoup d’orages pour la dernière). Mint Nah idem…elle a bien placé sa petite famille, et a construit à Boutilimit, avec l’appui de la princesse légumes ou banane (Mowze) un hôpital…arrive Khattou (yefta7 moulane). On dit que son regard trahit sa sévérité. Moi, perso, je n’ai même pas vu d’yeux chez elle, mais bon...on la dit maîtresse de la présidence, du président et de tout ce qui bouge.


J’en suis donc arrivée à la conclusion suivante...Tout ca en attendant mon tour chez la coiffeuse. La rumeur est tellement puissante à Nouakchott. Elle peut prendre des dimensions énormes, la etla7li7a. Elle nous ronge le peu d’objectivité qu’on aurait pu avoir.
Le plus fascinant dans la rumeur à Nouakchott, c’est la vitesse à laquelle elle se propage et devient une vérité, comment elle passe du stade simple « chay3a » au stade de vérité absolue.
En une simple journée, une rumeur peut faire le tour de la ville. Comme dans le jeu qu’on appelait quand on était enfant « le téléphone arabe » cette rumeur se façonne au fur et à mesure. Chaque personne y rajoute du sien, son petit grin de sel.


Mais tu te demanderas lecteur, qui s’amuse à propager les rumeurs ? Et bien, il y a d’abord les professionnels (lles), les rumeurologues, les la7la7at et consœurs (frères). Ces personnes, étant connues à Nouakchott et jouissant d’une certaine renommée, s’occupe de la propagation ou même de la construction de la rumeur. Des gordiguens, des femmes de salons, courtisanes, des simples hommes ou femmes certaines fois. Mais il y a aussi les amateurs,…Même toi lecteur, tu as pu être l’auteur d’une rumeur sans le vouloir, où en le voulant.


Pourquoi mettre en place une rumeur. Je réponds à tes questions avant même que tu les poses…c’est ça l’amour...lol. et bien une rumeur a souvent pour but de détruire une personne ou son image sociale (personnage principal de la rumeur du genre un tel est marié sur sa femme...Lol emta3arass e3le e3yalou) ou encore evlan gordigen ( jemal ente vem ? ) inversement, de faire monter la côte d’une autre….evlan kel echehar messaver chor ard…alors qu’en fait le mec peut ne jamais sortir de socogim.


Bien sur, la rumeur n’a pas que du négatif. Certaines fois, elle peut être très utile et bénéfique. La preuve par A +B. Revient quelques mois en arrière. Ely président. Une rumeur le dit proche d’AOD.et hop ! C’est comme magique, le RFD se trouve obligé de calmer l’afflux de sympathisants. Puis on dit qu’Ely va se représenter. Et hop les sympathisants (les mêmes toujours...lol) veulent organiser des manifestations pour qu’Ely soit élu. On dit que le CMJD soutient Sidi (ça, au moins, on le dit toujours !), la rumeur grossit et Sidi est élu président…ce n’est pas génial ça !
Même dans les relations humaines, la rumeur a son côté positif. Un homme complétement vide, ennuyeux comme les pierres peut grâce à la rumeur devenir une star de Nouakchott. Pareil pour les filles, qui peuvent devenir « metba3erssat » juste parce q’un ex a propagé volontairement cette rumeur qui lui collera pendant longtemps.


A quel point la rumeur peut elle influencer notre quotidien ? On dit que les sucettes vendues à la boutique sont venues de Turquie mais fabriquées en Israël et qu’elles sont empoisonnées : résultats moins de vente de sucette étrangère, et plus de bonbon mauritanien. On dit que les anciens paquets de Marlboro contiennent des cigarettes de meilleures qualités que le nouveau paquet connu sous le nom de « fumer tue » : conséquence logique, le vieux paquet coute deux à trois fois le cout du paquet normal et la population des fumeurs se l’arrache. C’est pour dire à quel point certaines fois, les rumeurs nous pourrissent l’existence, ceux sont des exemples bien sur que tu pourras juger très basiques ou dénués de sens, mais bon, chacun ses repères, moi c'est les sucettes et les cigarettes!!.

Le pire, c’est que les jugements, les opinions des personnes sur les autres ou sur un objet dépend fortement de la rumeur.
Grâce à la rumeur, tu peux faire croire n’importe quoi à n’importe qui. Il suffit de connaître les bonnes personnes, celles qui ne tiennent pas leurs langues.


La rumeur a pris une telle place dans notre société qu’on ne peut plus vivre sans. Que tu te veuilles objectif, neutre, lecteur, tu es obligé d’être influencé par la rumeur, pire de la demander, de la quémander même. La première question de toutes conversations nouakchottoises est « ch6ari » sous entendu bien sur « ch6ari men chi yerted »…etla7li7 est donc devenu vitale, une nécessité. Le peuple s’ennuie. La routine nous fatigue. La télévision mauritanienne ne distrait pas ou plus. La radio encore moins. La presse est plus occupée à ses exercices de styles et à ses règlements de compte. Et puis elle coûte. Alors que la rumeur, est distrayante, machiavélique, drôle gratuite et utile.
Dans chacun de nous, dans nos veines coule la vitamine T. nous en avons besoin. Nous nous savons dépendants. Nous le regrettons souvent. Mais c’est ainsi. J’aurais aimé, lecteur être de celles qui aurait trois tonnes d’histoires à te raconter, de etla7i7at vaydhat pour te distraire et nourrir ton corps…mais ce n’est pas le cas, je suis tout comme toi, dépendante, mais de celle qui se drogue, et qui oublie très vite le gout que ca avait. Tout comme j’oublie très vite la rumeur entendue il y a deux minutes…de toute façon, la frontière entre ragot et vérités est difficilement visible ici. On peut dire d’une information 3an ma iredhe 7ad e3le 7ad, alors qu’en fait il s’agit d’un fruit de l’imaginaire. Nous sommes tous devenus des paparazzis, des journaux à la « paris match », des tabloids. On aime savoir ce qui se passe chez l’autre, ou du moins le deviner ou l’imaginer…parce qu’on sait que l’autre fait pareil pour nous, ou parce que nos vies sont vides d’intérêt…


Un dessert ou un fromage :
Et puis de toute façon, c’est à mon tour de me coiffer….mais je tenais quand même à te dire une chose….un petit secret...Entre toi et moi : les filles ne vont pas forcément chez la coiffeuse pour se coiffer…c’est toujours ça de nouveau.

Merci

lundi 6 août 2007

Nouakchott, day and night...

Lecteur,

Tu sembles te plaindre de mes écrits. Tu te dis déçu de mes sujets. Tu ne reconnais plus la bloggeuse que tu as aimée…petites querelles de couples quand vous nous tenez ! Alors, en bonne mauresque que je suis, puisque tu es fâché, je ne vois que deux solutions, soit « enssegrik » ou « enmeten rassi », et comme d’habitude, je ne sais laquelle des options choisir. Tu m’es tellement cher !

Voila pour toi, un petit quelque chose qui ne t’étais pas destiné au départ…Non, je ne te trompe pas lecteur, je te respecte beaucoup trop pour ça. Mais tu comprends que des fois, on a envie de voir d’autres lecteurs, de communiquer avec eux, pour mieux te revenir…tu pourras toujours garder un œil sur moi, je ne suis qu’à quelques clicks près… www.click4mauritania.com et jamais je ne te quitterai...
Il est 8h du matin. Nouakchott se réveille difficilement. Tu me diras, il y a ceux qui se sont levés pour la prière de l’aube…ceux là se font aussi rare que les pluies, comme elles, ils ont des saisons fortes (ramadan, le vendredi…) et des saisons de calme plat et d’absence. L’empressement matinal de ce lundi peut faire croire que Nouakchott est comme toutes les villes de ce bas monde, des cités où « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt »…enfin presque. Une grosse partie de la ville dort encore, sous les fraicheurs artificielles, Nouakchott bon chic bon genre, Nouakchott des nantis dort…dort parce que la nuit a été longue, dort parce que le sommeil est reposant, dort parce que lorsqu’on est né sous la bonne étoile, on peut rater la moitié de la journée, dort parce que de toute façon, on a rien d’autre à faire ou rien de mieux à faire, dort enfin parce que la journée est courte et que la nuit va elle, au contraire être longue…

De l’autre côté, tout près, à quelque litres de gasoil près pour te parler dans un langage que tu connais (celui du mazot), Nouakchott se lève. On dirait que tous ces gens, entassés dans leurs voitures, dans les taxis et les bus (enfin les morceaux de bus) se dirigent vers des destinations inconnues. On peut lire sur leur visage et expression une certaine mélancolie, une déception de devoir toujours espérer toujours, d’avoir attendu tout ça pour ça, d’avoir cru en un changement qui n’en finit pas de se faire attendre. On peut lire un certain désabusement face à toutes ces désillusions et face aux réalités du quotidien qui nous rattrape toujours et que le mauritanien avait oublié. Le mauritanien a été comme amnésique de février à avril dernier. Il a oublié que le riz et la viande coutaient chers, il a oublié que les enfants doivent s’habiller, que l’épouse doit se soigner...Toutes ces évidences de la vie courante ont comme été figé pendant que se jouait ailleurs une comédie, digne des grands de la comédie Del Arte…en l’occurrence la pièce de théâtre absurde, ironique, voire cynique que nous avons appelé les élections présidentielles.

Revenons à nos emi3z. Nouakchott s’est donc levé. Certains vont travailler. Vendre des légumes ou travailler avec des toubabs (visiblement le summum pour beaucoup de Nouakchottois, c’est de travailler avec « ennsara » comme si approcher une personne avec un passeport Schengen ou US rendait plus intelligent ou plus compétent ou plus riche…). d'autres se lèvent pour s’adonner à un travail très populaire ici à savoir la mendicité. Grâce ou à cause de l’Islam, nous avons été éduqués comme ça. Nous donnons. Nous sommes des donateurs. Des donateurs qui en fait donne (donc comme tous les donateurs) mais donne par générosité ou par charité (deux choses différentes, charité ici est religieuse, la générosité est une qualité humaine, pieux ou non). Des donateurs qui cherchent plus tard d’autres donateurs, plus riches, et qui eux ne donnent ni par générosité ni pour charité (des donateurs qui donnent mais qui attendent beaucoup plus que ce qu’ils ont donné en retour je parle bien sur des instituions du genre Banque mondiale,FMI,…) pour nous donner, puisque nous puissions à notre tour donner…la Mauritanie est un pays généreux !

Quand je dis mendicité, je ne parle pas bien sur de cette petite vingtaine d’handicapés qui habitent nos rues et avenues (avenues…façon de parler bien sur !) pour lesquels notre état (si état il y a, autre part que sur les papiers et les entêtes ministérielles) ne fait pas grand-chose. Je parle de ces gens bien portants qui mendient, qui n’ont trouvé d’autres moyens de gagner leur pain quotidien que d’exposer leurs misères, leurs histoires réelles ou fictives (maladie d’un enfant, construction d’une mosquée, problème de transport…). Tu me diras le chômage justifie cela. Je suis désolée, mais je ne suis pas de ton avis, lecteur. Je suis de ceux qui pensent que tout travail est bon à faire, qu’il n’y a pas de travaux dégradants et que dans la vie, on fait des choix.

Et puis, il y a les vrais faux mendiants, ce qui tous les matins se lèvent et font le tour des ministères, des directions administratives avec comme bonne raison « ebgayti ve flan, wala nahi nelge flan ». Ils habitent les bâtiments étatiques, les pillent, les sucent à même le sang…on les confondrait presqu’avec nos nobles fonctionnaires !

Enfin, ça c’est Nouakchott la journée…nous allons oublier l’après midi qui n’est qu’une continuation de la journée (enfin jusqu’à 17h, heure de descente et de fin de mise en scène des ministères et heure de réveil du Nouakchott nanti) et les prémices de la nuit.
La nuit a plusieurs visages à Nouakchott. Il y a bien sur les gens normaux (j’ai presqu’envie de dire comme toi et moi…) qui dînent, prient et vont se coucher en fermant leurs portes à clés.

Mais il y a ceux dont la nuit est la source de revenus, ceux dont l’obscurité est l’employeur. Ces gens là comme dirait Jacques Brel, ces gens là dont on ne parle jamais mais dont on n’ignore pas l’existence. Ces femmes qui passent la journée à se préparer pour une sortie nocturne rentabilisée, ces hommes et ces femmes dont le gagne pain essentiel est la redistribution des biens publiques féminins, ceux qu’on appelle communément ici les « gawad », enfin ces mauritaniens et mauritaniennes pour qui l’obscurité cachent volontairement les vices…

Et cette police, si conservatrice en théorie, ces lois si strictes, si religieuses, et qui en réalité n’empêchent personne de virer à la débauche extrême. Cette police recouvre en réalité de sa tenue intouchable les soirées bien arrosées et bien accompagnées du Nouakchott bon chic bon genre by night. Cette police que l’on peut corrompre par un ou deux billets ou par un lien de parenté. Je ne dis pas lecteur que ces lois sont justes. Je les trouve même certaines fois complètement atemporelles et illustrations d’une autre époque…mais si c’est une loi il faut la respecter ou du moins la faire respecter, sinon, à quoi ca sert d’avoir des policiers, d’avoir des lois, d’avoir élu des députés et des sénateurs, d’avoir voté pour un président, d’avoir un état démocratique…l’anarchie et la contradiction sont totales et tellement visibles ! Un citoyen lambda peut faire 48h de garde à vue pour un délit mineur, de l’autre côté du miroir, certains budgétivores pillent (des millions qui s’envolent des caisses de l’état, un tour de magie digne du grand magicien David Copperfield lol), un autre viole une fille et encore un tour de magie, aucune enquête digne de ce nom, ou suite n’est engagée…

Je me perds dans mes idées, lecteur, je sais que tu me le reprocheras…mais j’écris comme je te parle, je ne suis pas écrivain, la seule chose dont je peux me vanter, c’est que je n’ai pas ma langue dans la poche…revenons donc à Nouakchott by night.
Il y a toutes ces femmes, cœurs à prendre ou à reprendre qui passe leurs journées à se préparer pour un gent damoiseau qui passera un coup de fil dans les environs de 20h30 et qui pourra être un éventuel futur mari, ou au pire des cas des cas avoir une vocation de sedereur ( du verbe se sederiser pour ceux qui ne connaissent pas encore…). Le sedereur est celui avec lequel on fait des tours à en avoir le tournis…celui qui nous fait sortir, avec les amies de l’ennui du cocon familial, pour voir enfin le vrai Nouakchott, le Nouakchott by night.

Les champs, Jamal abd Nasser, le palais des congrès…les voitures défilent, se croisent sans se mêler. On se regarde mais on fait semblant de ne pas se voir. On a vu une telle dans telle voiture, avec un tel, puis on l’a recroisé elle, telle avec ses amies telles et telles avec un autre tel. Flan a changé de voiture, il n’a plus la X, il a la Y (clin d’œil) dernier modèle. Voila en gros ce qui ressort toujours de ces soirées là. Ces soirées qui illustrent l’état d’ennui et la souffrance de notre jeunesse bon chi bon genre. Même eux souffrent…et oui, certains dorment sans avoir dîner dans les kebbats, certains savent qu’ils seront chassés demain de la gazra qu’ils habitent depuis dix ans, certains continuent d’essayer de vendre des cartes ou petits objets aux habitants qui leurs crachent presqu’à la figure, certains ne savent pas dans combien de temps ils verront un médecin à l’hôpital, après avoir fait la queue pendant des journées interminables de souffrance…mais notre jeunesse bon chic bon genre s’ennuient !!!

Elle s’ennuie la jeunesse… à Nouakchott certains jours, tous les jours (le mariage étant aussi fréquent que le divorce) a lieu un mariage ou une des dizaines de cérémonies qu’y l’accompagnent désormais dans les coutumes Nouakchottoises (marwa7, emrough esbou3, nedwit ass7abat le3rouss, nedwiyett as7ab le3riss, et j’en passe). On ne sait plus que faire de l’argent, alors on le jette…on fait même des duels de jetages d’argent…il faut toujours faire tel type d’invitation, la plus chère, inviter tel ou telle chanteur ou chanteuse, le plus cher, lui jeter à la figure le plus d’argent…plus toujours plus d’argent, c’est gagné tellement facilement, sans sueur ni fatigue…

A Nouakchott by night, beaucoup de choses se passent dans les rues, dans les petits virages et petits coins sombres ou sont volés des baisers des caresses à un bien aimé ou un amour d’un soir ou est dévoré le fruit défendu. Mais beaucoup de choses se passent entre les quatre murs d’une maison, d’un appartement…alcool, sexe bisexualité, homosexualité, hétérosexualité, tendances sexuelles extrêmes (partouze, SM, …) ceux ou celles qui ne veulent pas être aperçu (les liens sacrés du mariage, ca te dit quelque chose) avec une ou un tel, pas forcément péripatéticienne, peuvent le faire sans trop de peur d’être interrompus ou de se faire prendre…tous ces plaisirs (manière de parler bien sur), ces vices sont assouvies ni vu ni connu…c’est toujours plus agréable qu’une voiture, ou que de se garer dans un coin vide et plein de déchets car Nouakchott devient dangereux (on se demande pourquoi).

Tout ça pour dire qu’il s’en passe des choses dans Nouakchott by night… il ne faut pas sous estimer les forces de l’ombre. La nuit est protectrice, cachottière, la nuit rend beau et romantique. La nuit berce les sages et réveillent les vicieux. La nuit est tellement plus longue que la journée ! On me disait que la nuit, tous les chats sont gris…je dirais qu’à Nouakchott, la nuit tous les chats et les chattes sortent leurs griffes et blessent le conformisme, les éducations conservatrices, les traditions et les tabous. la nuit de Nouakchott illustre la luxure entre autres vices de ces habitants...
merci

vendredi 3 août 2007

des hommes, des femmes, des enfants...

Lecteur,

Comment vas-tu ? Quelques jours et je dois l’avouer tu me manques ! je m’impatientais de trouver enfin un moment pour te retrouver, pour nous évader tous deux, pour enfin m’ouvrir à ton cœur prêt à me recevoir les bras ouverts ( lol), pour venir m’approcher de ton oreille attentive, pour toutes les mille et une raisons qui font que tu es mon lecteur…cheft dhe nou3 men romanssiye…lol…et oui vois tu, j’ai été nourrie aux romans à l’eau de rose (houme elli la7gouni dhe elged...lol)...Quand je dis romans à l’eau de rose, je ne parle pas des Arlequins et autres publications commerciales, non, je parle de vraies lectures, de lectures passionnées et passionnelles, de lectures qui m’emmènent vers des horizons inconnues auparavant, des lectures presque jouissives ( clin d’œil), des lectures qui me laissent soit un arrière gout amer soit un gout de sucre et de cannelle, des lectures qui me rassasient ou qui me laissent sur ma faim délicieuse, enfin des lectures ou je me reconnais dans l’héroïne, ou je comprends le héros, ou j’envie leurs histoires aussi tristes soient elles…bref de vraies lectures quoi !

Bref, je ne sais plus pourquoi je parlais de lecture (yasser men khroujou) mais tu vois lecteur, tu me fais déjà perdre la tête…lol, comme si je ne l’avais pas perdu il y a longtemps déjà !!
Donc avec le peu de tête qu’il me reste (ce que tu n’as pas réussi à me faire perdre donc), je me demandais si tu avais remarqué un phénomène assez intéressant chez la mauresque…celui de la femme enfant.

Alors petite définition à la façon dictionnaire : mot composé, nom commun féminin (comme par hasard) se dit d’une femme adulte qui garde des attitudes d’enfant…juste pour être sûre que toi et moi lecteur sommes sur la même longueur d’ondes….

Ce phénomène est donc assez visible chez les mauresques (laisse moi préciser, je ne parle pas de TOUTES les mauresques, mais de CERTAINES d’entre elles…comme ça c’est dit, avant que l’on dise que mariem généralise, mariem préfère être précise...Ça rime en plus, je dois vraiment être une poétesse refoulée mani 3alme bihe...tant de talents que je ne me connais pas...lol).
Ici, encore moins qu’ailleurs, les filles ne savent jamais quand est ce qu’elles deviennent des femmes….certains diront lorsqu’elles ont leurs règles…lol...C’est marrant, pourquoi utiliser des protections fait de nous des femmes ? Certains, plus rétrogrades diront quand elles se marient…lekhrez est en fait magique, celle qui le met se transforme en dame, ou peut être est ce les 30 secondes d’ébats sexuels ( 30 secondes est une bonne moyenne le premier soir lecteur, admet le lol) !!! On parle très peu de puberté, puisque très proches du sujet sexuel tellement tabou, ce qui fait qu’on ne sait quand on est matures quand on n’est femme et quand on ne l’est pas...
revenons aux mi3z du jour qui sont les femmes enfants ( arrête de me distraire lecteur!).
Parlons d’abord de la femme enfant célibataire, nous allons l’appeler FEC (c’est plus facile à taper...Lol, désolée, je suis mauresque, la paresse est arrivée dans un des mes chromosomes..). La FEC vit chez ses parents, dominée par eux, par ses frères ses grandes sœurs, enfin tout ce qui n’est pas plus petit qu’elle. Qu’elle que soit son âge, son degré de maturité ( peu calculable d’ailleurs), elle vit ou en tout cas fait semblant de vivre au rythme de sa famille, obéissant aveuglément, jouant l’innocente, rôle qui fait tant plaisir à ses parents, …une vraie petit poupée. Le degré de communication parents enfants se dégradant avec l’âge, la FEC ne communique pas avec ses ainés (elle n’est pas muette, mahou valehe, elssanehe e6wil… mais ne parle pas des choses dont il faut vraiment parler).

Avec ses amies, la FEC est une vraie gamine. Elle est soit une leadeuse, soit une followeuse (eski lingliziye elka7le)…dominante ou dominée. Tu as du bien le remarquer lecteur, ces jeunes filles qui ne sortent que par bande, qui n’existent que pour leurs amies. Elles se copient dans la manière de parler, de se tenir,de s’habiller ( endor mele7fe kivet mel7fet evlane, evlane essa echrat kedha labedalli menou), ou encore de séduire. elles s’imitent...ca rappelle presque les discussions de petites filles, tu sais, les conversations du genre « eh ben ma copine elle a acheté une poupée Barbie cendrillon, et moi, ben même que ma maman elle va m’acheter la même »…
et après les messieurs de la capitale disent « 6avilat enouakchou6 ella wa7ed kaaaaamelat » normale, puisque si une clique se copient entre elles et qu’ensuite les cliques se copient entre elles…les filles deviennent un peu toutes des clones….quand j’étais petite, j’avais une meilleure amie et on adorait s’habiller pareil, se coiffer pareil et tomber amoureuse ( les amourettes de primaire) pareil.

La FEC avec le sexe fort ( enfin tout est relatif...) est également une éternelle enfant. Les relations sont vécues comme un jeu, (un jeu d’enfant donc…). La FEC n’en finit pas de s’amuser, adore prendre des petits airs enfantins qui font d’elles une fille « beri e », embellit ses phrases avec des « papa gal 3anou lahi yechrili kedha » ou « ane essa nahi nemchi em3a ehli chor las palmas, kel 3am nemchou , ou yigdhou appartement ekbir » ( une certaine classe sociale me direz tu lecteur, et oui...). A un autre stade de relations, la FEC est une vraie gamine. « yesswe miyet biye 3aztou, rajel ma telvenli, ma telvenlou »…c’est un peu comme les petites filles à la crèche « si tu veux pas jouer avec moi, ben moi non plus je joue pas avec toi et na!».

Plus profondément, l’enfant est souvent entêté, grincheux, imprévisible...la FEC aussi. La FEC est terriblement contradictoire. Avec elle, c’est le jour pendant 10 minutes, puis la nuit la seconde d’après, un jour sainte nitouche, un jour star du X en formation, un jour bidhaniye, un soir véritable petite toubab…un jour c’est « ane en3adel elli nebgi, ou kel chi kamel rafe e3lih « le soir ca peut s’offusquer pour un rien ( un baiser par exemple…y en qui vont encore dire que je pousse les mauresques au vice…certains diraient qu’ils ont raison…lol).

La femme enfant mariée

La FEM donc. La FEM quitte le cocon familial mais trop habitué à être protégée, ou étouffée, elle cherche une autre boule protectrice...en l’occurrence un mari (c’est pas joli comme jeu de mot boule, mari, mais enfin, ca ne compte pas, je ne l’ai pas fait exprès !). Un mari donc, qui lui, en général, au contraire sort du cocon familial pour en sortir vraiment et qui se retrouve face à une FEM.
En fait il y a deux types de FEM, comme d’ailleurs, il y a deux grands types d’enfants. Les FEM dociles, tu sais, comme les gentilles élèves, qui attendent que le maitre (donc le mari, lecteur tu me suis toujours ?) donne ses instructions. Cette FEM là, vivra sagement, obéissant à son mari, assouvissant ses moindres désirs et volontés. Cette FEM là, comme elle a été douce et docile à la maison avec ses parents reproduira le même schéma dans sa vie de couple. Le mari pourra escapader (et oui ca existe comme verbe…depuis tout de suite), se sederiser, elle, en FEM sage, s’occupera de la famille et des enfants qu’il lui fait sans broncher.

Le deuxième type de FEM est la FEM post adolescente. C’est la FEM révoltée, la FEM qui veut tout, tout de suite et qui ne veut plus rien de rien. Cette FEM fera vivre un enfer à son mari, en pensant ainsi évoluer de sa situation précédente de FEC. C’est le genre de femme à harceler le mari « ente emneyn, wahay, j’ai une course » « ente ma 3adelt kedha…ente yaltak et wassi kedha ». En faisant ces disputes pour un rien, en se fâchant, en s’indignant, la FEM pense montrer enfin qu’elle est femme. Mais c’est très enfantin comme comportement….ne te rappelles tu pas au primaire ( non, tu n’es pas si vieux…), avoir eu envie de « etbe6 chakhssiyetak ve terke ou 6avilat " ta classe…c’est un peu pareil….la FEM de ce type là veut s’affirmer par cette « chakhssiye » …elle peut tomber sur un mari docile qui le vivra très bien, comme elle peut tomber sur un dominateur et ca sentira le divorce à plein nez ( Nouakchott sent toujours el divorce à plein nez…).

Tout ca pour dire, lecteur que la femme enfant existe. Tu en connais surement. Moi aussi. Je ne les juge pas, je ne m’en moque pas…je fais simplement une exposition de mon opinion sur la question (avec le moins d’objectivité possible…).

Le même phénomène ou syndrome existe chez les hommes…ne dit on pas souvent que les hommes sont d’éternels enfants….le sujet est beaucoup plus dense lecteur...j'espère que tu me donneras le temps de t'en parler...j'apprécie tellement nos têtes à têtes...





Devenez Touareg, devenez vous-mêmes !

lecteur,
voila la contribution d'un lecteur....sur un tout autre sujet, mais tout aussi passionant...je te souhaite une bonne lecture et te donne rendez vous cette après midi pour un autre posting....
Je la suis un peu, ma voiture. Elle est également un peu moi. On se confond, en quelque sorte. Je vis quelque part dans elle, telle qu’elle vit harmonieusement dans moi. Elle est un peu moi par ce qu’elle me complète, ma voiture. Elle est mon prolongement identitaire. Elle m’offre le statut que je n’ai pu atteindre sans elle. Elle me donne la notoriété que je n’ai pu acquérir. Elle me fait accepter dans des sphères qui m’étaient fermées. Elle cache mes turpitudes, mes échecs. Je l’ai choisie, ma voiture, de la bonne race, celle qui me fait rentrer dans la cour des grands. La bonne race : c’est une voiture majestueuse, imposante, convaincante et pertinente. Je présume que vous ne doutez plus de la bonne famille de ma voiture. Vous n’avez pas besoin d’être doté de tant d’intelligence pour deviner sa marque. Je compte sur votre perspicacité pour vous éviter que vous ne penseriez à des véhicules sans âmes comme Toyota Carina, Corolla, Mercedes 190 ou une Renault Mégane, R 19 , que Dieu m’en préserve !

Ma voiture, je l’ai choisie tout terrain parce qu’elle me permet d’investir tous les terrains. Et je ne parle pas ici, détrompez-vous, de relief, des montagnes, des dunes endurcies de sable enlisant, des vallées boueuses difficilement infranchissables ! Je parle d’un autre relief, cette fois-ci, aussi disparate qu’impraticable. Je vous parle, tenez-vous bien chers internautes, des chemins tortueux, des venelles sombres, des routes marécageuses, des cimes culminants, de notre société, de notre pyramide sociale. Je vous parle, aimables internautes, des strates sociales bâties sur des substrats faits d’artifices forcément précaires, et pourtant si solidement ancrés dans l’imaginaire collectif des maures. Je vous parle de la difficulté éprouvée, au quotidien, par un propriétaire de l’une ces voitures légères à tenir le cap sur l’une des ces pistes menant au château de notre société de cour. L’unique instance qui régule la circulation dans cet espace cloisonné, où le réseau routier ne fonctionne qu’à la base d’une logique de priorité de passage toute différente à celle connue universellement. Un code de la route taillée sur mesure auquel doivent se conformer ceux qui seraient habités par l’ambition d’avoir un droit de péage pour parvenir enfin à accéder les barrières de cette belle cité.

C’est ainsi que je me suis investi à m’équiper de la bonne monture : Un touareg. Une voiture très en vogue dans ces contrées et qui m’a véritablement permis de recouvrer mon identité ou bien l’identité à laquelle j’aspirais quelque temps durant. Mon passage à cette galaxie je l’ai négocié sans grands problèmes grâce à ce moyen de locomotion. Il faut dire que je m’y accommode assez bien. Je suis aujourd’hui assimilé à ce Touareg. Je suis soluble dans ce Touareg.

Les regards qui se posent sur moi quand je circule à bord de ce bijou, sont des attentions admiratives, des yeux de fascinés. Je défie n’importe qu’elle fille, quel que soit par ailleurs le degré de son mépris aux choses matérielles, d’oser décliner m’accompagner dans une de mes balades ‘’touareguiennes’’. Elle ne peut pas, c’est plus fort qu’elle. Mon Touareg fait fléchir la pudeur coutumière. La force persuasive que me confère mon Touareg est engendrée non seulement par l’appropriation que je m’en fasse moi-même de ces petites commodités, de sa prestance, mais également de l’assimilation que se fassent les autres de moi par rapport à cette monture. C’est pourquoi, la fille qui m’accompagne dans mon aventure confond la fraîcheur de la climatisation avec ma tendresse. Elle associe la robustesse du véhicule à ma virilité avérée. Le confort du siège est synonyme, pour elle, de ma douceur. A côté de moi, elle rit dès que je profère mot, si incongru soit-il. Elle me trouve marrant, séduisant et charmant. Tout comme elle trouve les autres, ceux à qui la chance n’a pas octroyé ce luxe, des gueux, des sous hommes, des pauvres diables exécrables laids. A côté de moi, elle peut dédaigner les petites gens roulant dans de petites voitures. Rien que doubler une Carina, une 190 est une preuve convaincante de la misère ambulante dans laquelle se cantonnent ces propriétaires d’infortune. Petit, restera-t-il éternellement à ses yeux, sans aspérité aucune et ne saurait être digne d’un quelconque intérêt de séduction. Quand, j’allume les phares de ma chose, c’est, dans sa perception, une mise à nu des autres nains qui se livrent à circuler dans des véhicules aussi nains que leurs propriétaires.
C’est donc vous dire, chers internautes, que cet objet mobile m’a permis de devenir l’homme que je suis aujourd’hui. Respectable et respecté, intelligent par ce qu’on m’attribue tous les génies des concepteurs de ce véhicule. Automatique par ce qu’on m’attribue l’automatisme de ma monture. Je les comprends, toutes ces filles qui meurent d’envie d’être à mes côtés. Je les comprends quand elles refusent la cacophonie peu galante des 190, le clapotis de cardans, peu amène, des Carina. Je conçois qu’elles préfèrent faire l’amour, dans l’air frais tout parfumé de mon Touareg, qu’endurer une séance, sur le compte de l’amour sous une baignade dans la sueur provoquée par la chaleur torride de ce mois d’août, que ne puisse qu’aggraver l’univers d’une 190 ! Je les comprends donc, chers internautes, quand elles s’attachent à moi, à ma voiture qui est également un peu moi.
Ceci n’est guère un plaidoyer en faveur des Touareg. Seulement chers messieurs, je vous donne un conseil : Ne perdez pas le temps à acquérir un Touareg. Vous êtes insupportables, il vous rendra plus que supportable. Vous êtes hideux, il vous transformera toute beauté. Vous êtes lourds, il vous adoucira et vous rendra plus intéressant que vous ne le pensiez. Devenez Touareg, chers messieurs. Recouvrez la personnalité que vous avez tant recherchée. La personnalité vénérée, adulée, amadouée. Un Touareg !