mardi 24 juillet 2007

La société mauritanienne, une société de castes

encore un texte reçu sur ma boite email....très bien écrit, interessant et très bien structuré ( contrairement à mes postings...lol). merci à Hamza !!
Constat
J’aimerais commencer par un constat simple, c’est que notre société est tout simplement malade, elle n’est pas homogène, et elle est menacée d’implosion suite au moindre incident, oui, c’est la réalité, et elle peut choquer quelques-un.
Notre société est divisée en d’innombrables castes, malgré qu’on n’atteint pas les 3 millions d’habitants : Le3rab, Zwaya, Lem3almine, Le7ratine, Aznaga, Poullar, Soninké, Wolofs, Bambara, sans oublier le classement des tribus et des familles au sein de chacune de ces castes, et la liste est loin d’être exhaustive.
Cet etat de fait, fait que dans notre société cher Bleb, au moindre contact verbal avec un fils du bled, pour ne pas dire mauritanien (car ce qualificatif n’existe à mon avis que sur les papiers officiels), vous êtes interpellé habilement : « On doit se connaitre là !! », une manière de vous dire de quelle famille provenez vous, de quelle tribu, ethnie ou caste pravenez vous, pour voir est ce que vous êtes « accompagnable », c’est une réalité que peut être chacun d’entre vous sait, mais qui ne peut critiquer, « c’est des choses qu’on a hérités de nos ancêtres, et que nous, en ce 3ème millénaire devons garder », je dis non et non !
On ne peut pas garder un privillège, une place au sommet de la pyramide sociale (s’il y en a) parcequ’on est le fruit d’un « accident biologique » de nobles ou de biens nés.

Cet état de fait, et cette mentalité, fait que les mariages et les amitiés ne se font que dans un cadre très étroit, soit pour garder ce privillège, pour les mieux placés sur la pyramide sociale, et soit, pour les mal nés, parcequ’ils n’ont tout simplement pas de choix.
A titre d’exemple, je connais une jeune mauresque 3arbiya qui comptait parmi ses amies les plus intimes, une M3alma (forgeron), et qui quant elle s’apercue que c’est une « mal née », elle rompât immédiatement avec elle. Reagards sociaux obligent !
Le constat auquel j’ai voulu arriver, est que tout simplement, le mauritanien (comprenez le au sens officiel du terme), a une marge de manœuvre très restreinte :
Un maure voulant se marrier à une peuhl, ne trouvera pas l’aval de sa famille et de son entourage, puisque c’est une « Voullaniya », et ceci vas de même pour se marrier à une soninké, et pire encore à une Wolof, ainsi, il se verra exclu devant lui près de 30% de ses compatriotes (que représentent cette partie de la société selon des statistiques disponibles).
Et ce même monsieur, quand il voudra demander la main d’une 7artaniya, le problème ressurgira avec ses parents, en avancant cette fois ci, qu’il est devenu fou comme il pense à épouser une khadem (esclave). 40% autres de ses compatriotes sont exclus de ses choix pour le mariage, ajouté aux 30% précédents, il n’a plus que 30% de marge de manœuvre, c’est à voir est ce qu’il l’a vraiment !

Cette fois ci au sein de la société maure, un zawi par exemple, qui propose à sa famille une 3arbiya se verra encore devant un «non» catégorique de ses parents, avancant par là que le3rab ne sont pas pieux, que ce sont les décendants de mercenaires, et les pretextes sont nombreux. En excluant cette partie de la société, on se retrouvera avec à peu près 15% de la population mauritanienne mariable, si elle l’est vraiment !
Quand il avance qu’il désire se marrier à une m3alma ca sera refusé aussi, avancant qu’ils ne sont pas nobles (j’aimerai savoir cette formule magique qui calcule le degré de noblesse), qu’ils sont descendants de juifs, et Patati, Patata !
Excluez ce groupe social, et il se trouvera avec environ 10% de femmes mauritaniennes accessibles.
Mais, cette fois ci, c’est le régionalisme qui fait obstacle. Ce zawi, à titre d’exemple du charg (la région de l’Est), sera mal vu d’épouser une congénaire du Gueble (Ouest), de l’Adrar (Centre) ou encore du Tell (Nord), et il se verra dans le meilleur des cas, devant 5% de femmes mariables en Mauritanie !
Cet exemple, est malheureusement valable pour toutes les ethnies, tribus ou couches sociales.
Décidément, n’assiste on pas à une sorte de mariages forcés déguisés et pour les hommes cette fois-ci !!

Qui est responsables de cette situation ??

On n’indexera pas nos ancêtres, parcequ’ils croyaient juste à l’époque, ce qui ne l’est peut être plus aujourd’hui.
Ce qui doit véritablement assumer cette responsabilité, n’est autre que le système éducatif. Un système éducatif anti national !!
Oui ca ne rime pas vraiment, une éducation anti-nationale, ca semble assez paradoxal, mais chez nous c’est comme ca !
Le système éducatif, peut parraitre pour quelques un comme peu influent ou négligeable, mais je leur dit tout simplement que non, puisque, le système éducatif c’est la conception de la future nation, de la future société, de futures générations, bref, celle du pays à long terme.
Le système éducatif a été concu de manière à enraciner ce dogme, à maintenir le statu quo.
Le système éducatif a développé une génération très hétérogène, en ouvrant des classes aux négro-mauritaniens, dites bilingues, mais qui ne sont vraiment que francophones, et d’autres classes dites Arabes, et qui n’abritent que des maures.

Ainsi, fut développée une société qui ne communique pas, parcequ’elle n’a tout simplement pas les mêmes mots, nécessaire à l’établissement d’un dialogue !!
C’est ce qui a fait qu’un mauritanien, s’entendrait mieux avec un ressortissant guinéen ou burkinabè, qu’un compatriote, et un autre mauritanien s’entendrait mieux avec un marocain, algérien ou encore un yéménite qu’avec d’autres compatriotes.
Cet exemple, illustre essentiellement, l’impact de la politique éducative sur les liens entre les négro-mauritaniens et les maures, mais le problème est valables pour les autres maux sociaux, par exemple, le système educatif n’a jamais essayé de détruire ce système de castes, et d’édifier sur ses ruines une société mauritanienne digne de ce non, aux bases solides et plus rationelles.
Je propose un mesure, très discutable, qui consiste à occtroyer des allocations pour tout couple n’appartenant pas à la même classe sociale (comme il a été récemment fait pour encourager la natalité en Espagne), et ce dans le but de développer dans le moyen et le long terme une société tendant au metissage, et avec tout les bienfaits sociaux, sanitaires, entre autre, que cela pourra avoir.

N’est ce pas le Prophète Mohammed (PSL) qui disait, « La var9a bayna 3arabiyin wala 3ajamiyin illa bi Taqwa »

Alors, il est temps de bannir ces dogmes qui n’ont ni base réligieuse, ni logique.


Vive un Mauritanie, multiculturelle et multicolore, à bas les extrémistes de tous bords. C’est notre différence qui fait notre richesse

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